Douleur provoquée par les soins : avec ou sans MEOPA ? Témoignages de patients, interview de M. L. HéliotType de document : Actes de congrès Auteur(s) : Heliot, Laurent Congrès : Douleur provoquée par les soins - 15ᵉ journée de l'ACNRD Date : 15/10/2020 Lieu : Espace Charenton, Paris Mots clés : MEOPA / témoignage / Journée de l'A-CNRD / patient Le patient s’exprime : « Il y a des douleurs infligées par les soins, c'est plus ou moins reconnu par le personnel soignant. C'est toujours minimisé, on considère que ça va de : « pas très agréable à un peu trop désagréable ». La vérité c'est que ça peut être carrément atroce et terrifiant. Pour vraiment le savoir il faudrait interroger ceux qui subissent ces actes. Mais les soignants ne dialoguent pas avec les patients sur le sujet.
Avant l'hospitalisation, on a droit à : « je ne vous dis pas que c'est agréable mais ne vous inquiétez pas, c’est trois fois rien » Et après l'hospitalisation, il n'y a pas de questionnaire de satisfaction client, il n'y a rien. La santé publique est un des rares secteurs qui ne recueille pas l'avis de ses clients, Qui d'ailleurs ne les considère pas comme des clients. Ce n’est pas un sujet pour les soignants. C'est dommage car parfois ça peut être une horreur. Et il n'y a pas que la douleur, il y a la terreur. Les mots sont importants, tant qu'on fait exprès de n'employer que "pas agréable" ou "désagréable", on passe complètement à côté d'un sujet sévère.
Et face à ces douleurs infligées par les soins, il se trouve que le MEOPA résout tout ! Le MEOPA résout Tout, c'est Tout. Si par malheur quelqu'un prétend le contraire, il cherche seulement à priver les patients de ce secours parfois cruellement indispensable. Le MEOPA ne supprime pas la douleur, il supprime la terreur, ça fait toute la différence.
La maltraitance en milieu hospitalier ça existe, tout simplement parce que ça existe partout, l'hôpital n'y échappe pas. Il y a des études qui en parlent, celle de la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme en 2018, une plaquette de la HAS sur la maltraitance. Faire mal à un malade quand on pourrait lui donner une sédation lors d'un soin invasif ou douloureux c'est de la maltraitance. Il n’y a pas besoin de faire un dessin, quand on est hospitalisé on est fragile, on est sondé, perfusé, déshabillé, dépendant, craignant pour sa vie. On n’est pas en position de se plaindre contre les maltraitants. Bien évidemment ce sont les fragiles qu'il faut protéger contre les forts, il faut protéger les femmes des hommes, les enfants des adultes, les vieux des jeunes, et les soignés des soignants. Et justement le MEOPA est le moyen technique simple pour protéger le patient contre la douleur et la terreur.
Sur le net les quelques rares études, issues du monde médical sur le MEOPA sont à sens unique : ça soulage les patients. Il y a des effets secondaires connus mais on ne les rencontre jamais, ça ne coûte trois fois rien, on n'a pas de raison de s'en priver. A force d'échanger avec des soignants sur le sujet du MEOPA, j'ai acquis la certitude que les soignants ne sont pas seulement indifférents à la souffrance et à la cessation de la souffrance de leurs patients, en fait ils refusent le MEOPA, pour des raisons difficiles à deviner mais bien profondes. Et à force d'échanger avec des mortels communs, pas des soignants, j'ai constaté que quasi personne ne connaît l'existence même de cette sédation par le MEOPA ; c'est une ignorance tellement systématique qu'elle ne peut pas être due au hasard, le secret du MEOPA est très bien gardé. Et cela a un avantage : les patients n'ennuient pas leurs soignants avec des demandes importunes de MEOPA.
En attendant cet âge d'or, il faut à court terme allonger la liste des actes qu'on doit impérativement réaliser sous sédation et pas à vif ; et la sédation efficace, simple, pas coûteuse, disponible, c'est le MEOPA. La liste, c'est grosso modo tout ce que vous appelez pudiquement les "actes invasifs" :
J'en passe et des horreurs ». Notice n° 8810, créée le 23/06/2021, mise à jour le 11/04/2023 |