Etude d’une thérapie non médicamenteuse, complémentaire au traitement habituel pour les douleurs induites par le retrait du drain aspiratif (type Redon) Type de document : Actes de congrès Auteur(s) : Bergeron, Agnès / Vaquer, Amandine Congrès : Douleur provoquée par les soins - 12ème journée de l'A-CNRD Date : 12/10/2017 Lieu : Faculté de Médecine des Saint-Pères, Paris Mots clés : drain / méthode non pharmacologique / douleur provoquée par les soins / Journée / CNRD « Etude d’une thérapie non médicamenteuse, complémentaire au traitement habituel pour les douleurs induites par le retrait du drain aspiratif (type Redon) chez l’enfant de 7 à 17 ans en chirurgie pédiatrique. » Acronyme : « TOUTETDOU »
La prise en charge de la douleur de l’enfant fut le thème du 3ème plan de lutte gouvernemental 2006/2010 préconisant dans son axe 3 « d’améliorer les modalités de traitement médicamenteux et d’utilisation des méthodes non pharmacologiques pour une prise en charge de qualité. » Le bilan de ce plan montre qu’il a permis de multiples avancées notamment en matière de recommandations de bonnes pratiques professionnelles. Toutefois, les connaissances concernant les méthodes non pharmacologiques ont peu progressé, alors qu’un certain nombre de professionnels s’accordent à penser que ces techniques ont toute leur place dans le traitement de la douleur. [1]
Le toucher est universel, nécessaire au développement physique et mental de l’être humain comme l’ont si bien souligné D. Anzieu, A. Montagu et D. Winnicott dans leurs travaux respectifs [2-4] Le toucher demeure au centre des gestes de soins (85%) des soignants [5].
Malgré, la mise en évidence et la confirmation dans la littérature des effets physiologiques et psychologiques bénéfiques que génère cette méthode sur les patients et le fait que des chercheurs de l’académie Sahlgrenska de Gothenburg, en Suède (avril 2009) [6] ont réussi à démontrer le pouvoir d’une simple caresse sur le soulagement de la douleur d’un patient, très rares sont les études réalisées de manière scientifique pour évaluer l’efficacité du toucher détente au décours de l’hospitalisation d’enfants douloureux.
Les études démontrant l’effet du toucher-détente (technique non médicamenteuse) sur la prévention des douleurs induites ou sur la douleur aigue non induite sont quasi inexistantes. Nous pouvons citer à notre connaissance deux études : une canadienne démontrant l’efficacité seule du toucher détente du mollet avant prélèvement capillaire chez le nouveau né [7], étude reprise par le Dr Montcho (pédiatre) au CHU d’Angers et présentée à la 17 ième journée de l’Unesco en 2010 [8]. Une autre étude démontrant l’utilité du massage chez 5 sujets drépanocytaires lors de crises vaso occlusives : étude avec effectif réduit dont 4 adultes [9]. De nombreux auteurs ont décrits différents touchers notamment le toucher instrumental (Mc Cann et K et Mc Kenna en 1993), défini comme un toucher physique délibéré amorcé pour faciliter l’exécution d’un acte qui est le but principal de l’initiateur.
Si le toucher, et en outre le toucher instrumental, identifié par le toucher-détente influe réellement sur l’anxiété, la douleur induite, ces effets doivent être prouvés scientifiquement.
C’est au sein du groupe « douleur » du service de chirurgie pédiatrie de l’HME de Limoges, qu’a émergé l’initiative de développer et de réinvestir le savoir être et le savoir faire acquis lors de la formation institutionnelle « toucher-détente» : méthode non médicamenteuse de plus en plus utilisée par le personnel soignant, relevant de son rôle propre, considéré comme un soin à part entière avec des bénéfices en termes de confort et de qualité de vie. La mise en place du toucher-détente s’inscrit donc dans une démarche de soins et répond à une demande ou à l’identification d’un problème afin de favoriser un bien être mais aussi de prévenir, diminuer la douleur, l’anxiété.
Courant 2011, une étude pilote menée dans le service a montré que malgré le traitement habituel (MEOPA), l’ablation du drain aspiratif type Redon reste douloureux pour 25% des enfants (score EVA supérieur ou égal à 4). Ce résultat a convaincu l’équipe soignante de rédiger un protocole de recherche à partir de l’hypothèse : La mise en place d’un protocole de retrait de drain aspiratif type Redon associant toucher-détente et traitement habituel pourrait entraîner une diminution de la douleur aigue chez l’enfant de 7 à 18 ans.
Objectifs et méthode de travail Notre travail vise à évaluer l’intérêt du toucher-détente réalisé au cours d’un soin induisant anxiété et douleur qu’est l’ablation du drain aspiratif de type Redon.
Il s’agit d’une recherche biomédicale, prospective, multicentrique, comparative, randomisée, menée en ouvert et en deux groupes parallèles sur 232 enfants âgés de 7 à 17 ans admis pour une chirurgie et pour lesquels un drain type « Redon » est mis :
- Prise en charge habituelle : le MEOPA (mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote) - Prise en charge évaluée : le MEOPA +Toucher-détente
Les enfants et les parents sont informés oralement par le médecin responsable et l’équipe soignante oralement et trois feuilles d’information différentes sont disponibles : une pour les parents, une pour les enfants âgés de moins de 12 ans et une autres pour les adolescents. Un consentement éclairé est obtenu pour chaque patient et leurs parents avant leur inclusion.
Le critère de jugement principal est défini par la mesure du score de douleur : juste après le retrait du drain aspiratif de type Redon, avec l’échelle EVA. (Échelle visuelle analogique)
Les critères de jugement secondaires sont :
Discussion/conclusion En 2013, un 4e Programme National 2013-2017 toujours en attente, promettait de distinguer les douleurs aigües, les douleurs chroniques et les douleurs liées aux soins : plan dans lequel notre étude aurait eu toute sa place.
Le toucher-détente chez l’enfant n’a pas fait l’objet de nouvelle publication à notre connaissance depuis sa mise en place.
Notre étude est toujours en cours :
Références bibliographiques [1] Plan d'amélioration de la prise en charge de la douleur 2006-2010. Ministère de la santé et des solidarités. Consultable à l’URL : http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Plan_d_amelioration_de_la_prise_en_charge_de_la_douleur_2006-2010_.pdf [2] Anzieu D. Le moi peau. Dunod ; 1995 [3] Montagu A. La peau et le toucher. Paris: Seuil; 1979 [4] Winnicott D. W. La mère suffisamment bonne. Paris: Payot; 2006 [5] Malaquin-Pavan E. Bénéfice thérapeutique du toucher-massage® dans la prise en charge de la personne âgée démente. ARSI. 47:11-66 [6] Loken J, Wessberg D. Pouvoir d’une simple caresse sur le soulagement de la douleur d’un patient. Académie de Gothenburg. Maxisciences [en ligne]. 2009 Avril [consulté le 02/03/2011] Consultable à l’URL : http://www.maxisciences.com/contact/le-contact-physique-un-anti-douleur-naturellement-efficace_art1632.html [7] Jain S, Kumar P, McMillan DD. Prior leg massage decreases pain responses to heel stick in prterm babies. J Paediatr Child Health 2006 ; 42 (9) : 505-8 [8] Pédiadol. 17ième journée « la douleur de l’enfant. Quelles réponses ? Livre des communications 2010 Consultable à l’URL : http://www.pediadol.org [9] Brown Bodhies P, Dejoie M, Brandon Z, Simpkins S, Ballas S.K. Hematology 2004,9 (3) :235-7 Notice n° 1691, créée le 31/10/2017, mise à jour le 11/04/2023 |