CNRD
Centre National Ressources Douleur
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Réalité Virtuelle lors de la pose du patch de capsaïcine (Qutenza®) dans le cadre de la douleur chronique

Auteur(s) : Hervé, Cécile / France Quinebert, Cécile
Congrès : Douleur provoquée par les soins - 14è Journée de l'ACNRD
Date : 17/10/2019
Lieu : Faculté de Médecine des Saint-Pères, Paris 75006


Cécile FRANCE QUINEBERT, Hôpital de Poissy (78)

La réalité virtuelle est une innovation technologique apparue dans le champ hospitalier depuis quelques années déjà, où elle permet une prise en charge non médicamenteuse du patient, centrée notamment sur l’anxiété et la douleur.

Cette technologie permet d’immerger une personne dans un environnement virtuel à l’aide d’un casque audio et d’un système d’affichage 3D. Cette immersion a pour effet un détournement de l’attention des patients.

« La réalité virtuelle a la faculté d’agir directement sur le cerveau et notamment sur la glande de l’amygdale, qui est le siège des émotions », décrypte Mélanie Péron, la conceptrice de cette application BLISS®, à visée thérapeutique.

Ainsi, l’amygdale est impliquée dans la reconnaissance et l’évaluation des stimuli sensoriels. Elle intervient comme un système d’alerte notamment au niveau de la peur et de l’anxiété.

C’est à ce moment précis que la réalité virtuelle a toute sa place dans la prise en charge des moments anxiogènes liés aux impacts des soins réalisés dans le contexte de la maladie.

La prise en charge des patients atteints de douleurs chroniques est structurée dans notre établissement au sein d’une consultation pluridisciplinaire labellisée. Une des propositions thérapeutiques apportée dans le cadre des douleurs neuropathiques périphériques chez l’adulte réside dans la mise en place d’un patch de Qutenza®.

Lorsque le patient entre dans cette proposition, la pose de ce médicament est réalisée en hôpital de jour de médecine par une équipe formée à ce dispositif.

Les effets indésirables du Qutenza® les plus fréquemment rapportés sont des sensations de brûlure, de douleur, d’érythème et de prurit. Celles-ci sont localisées au site d’application du patch et sont transitoires.

La douleur pendant et après l’application du patch est évaluée avec des échelles EVA ou ENS, l’intensité est variable selon les patients, elle est toujours anticipée avec des méthodes de refroidissement, des antalgiques oraux. La mise en place du MEOPA est réalisée selon l’auto-évaluation de la douleur par le patient.

Dans le même cadre, et sous l’impulsion de la direction des soins, nous avons mis en place la réalité virtuelle avec des lunettes BLISS® depuis 2018.

Nous souhaitions tester le soulagement de l’anxiété et de la douleur avec la réalité virtuelle, en permettant au patient de s’évader dans un monde imaginaire virtuel le temps de la pose du patch.

Pour évaluer la pertinence de ce soin nous avons réalisé deux questionnaires de satisfaction : un pour le patient et un pour le soignant et un suivi téléphonique du patient.

Références

  • GUPTA A., SCOTT K., DUKEWICH M. « Innovative Technology Using Virtual Reality in the Treatment of Pain: Does It Reduce Pain via Distraction, or Is There More to It? ». Pain Med [En ligne]. 1 janvier 2018. Vol. 19, n°1, p. 151‑ Disponible sur : https://doi.org/10.1093/pm/pnx109

  • WENDER R., HOFFMAN H. G., HUNNER H. H., SEIBEL E. J., PATTERSON D. R., SHARAR S. R. « INTERACTIVITY INFLUENCES THE MAGNITUDE OF VIRTUAL REALITY ANALGESIA ». J Cyber Ther Rehabil. 2009. Vol. 2, n°1, p. 27‑

  • GUTIERREZ-MALDONADO J., GUTIERREZ-MARTINEZ O., CABAS-HOYOS K. « Interactive and passive virtual reality distraction: effects on presence and pain intensity ». Stud Health Technol Inform. 2011. Vol. 167, p. 69‑

  • MALLOY K. M., MILLING L. S. « The effectiveness of virtual reality distraction for pain reduction: a systematic review ». Clin Psychol Rev [En ligne]. décembre 2010. Vol. 30, n°8, p. 1011‑ Disponible sur : https://doi.org/10.1016/j.cpr.2010.07.001 ‑159.

Mots-clés : réalité virtuelle / pose / patch de capsaïcine / Journée / CNRD