La migraine chez l'enfant Auteur(s) : Dugué, S. / Reiter, F. Congrès : Douleur Chronique-Douleur Aiguë-Douleur Provoquée par les Soins-18ème journée de l'ACNRD Date : 19/10/2023 Lieu : Espace Saint Martin, Paris La migraine de l’enfant est la cause de céphalée primaire récurrente la plus fréquente chez les enfants et les adolescents. La prévalence est de 5 à 10%, elle augmente avec l’âge pour rejoindre la prévalence à l’âge adulte (15 à 20 %) (1–3). L’association fréquente à des céphalées de tension, voire des céphalées chroniques doit être recherchée, ainsi que les céphalées par abus médicamenteux. Elles répondent à des critères diagnostiques cliniques bien précis, définis par l’International Headache Society (IHS)[1] . Des facteurs déclenchants des crises sont fréquemment retrouvés : en lien avec l’environnement (chaleur, luminosité forte, bruits, odeurs…) ou en lien avec des facteurs endogènes (fatigue, faim) ou surtout émotionnels (stress, anxiété, colère, tristesse…). Le contexte de vie de l’enfant doit être évalué, notamment la scolarité (difficultés, absentéisme), des évènements de vie difficiles (deuil, séparation des parents, déménagement…) seront recherchés, les stratégies de coping de la famille et de l’enfant, le retentissement des douleurs dans les différents domaines de vie de l’enfant et les aspects psycho-émotionnels associés (anxiété, stress, dépression…) seront évalués ; les facteurs psycho-émotionnels sont fréquemment associés et peuvent expliquer l’aggravation des céphalées. Un temps d’explication par le médecin à l’enfant/adolescent et ses parents est indispensable dans la prise en charge, permettant la mise en place d’un agenda, l’identification des prodromes si l’enfant en a, des facteurs déclenchants, la prise du traitement de crise. Certains supports concrets comme des livrets, sites[2], applications mobiles[3] existent pour faciliter la compréhension du patient selon âge (enfant[4] et adolescent[5]). Le traitement pharmacologique est codifié (2,4,5): -pour la migraine, les anti-Inflammatoire non stéroïdiens, notamment l’ibuprofène à la dose de 10 mg/kg (max 400 mg) sera prescrit chez l’enfant à partir de 3 mois en première intention. En cas de persistance 1 heure après un second traitement sera prescrit : le sumatriptan 10 mg sera réservé à l’enfant de plus de 12 ans (35kg), tandis que le paracétamol (15 mg/kg/prise) sera prescrit aux enfants de moins de 12 ans. -pour les céphalées de tension : les prises médicamenteuses ne sont pas recommandées. Une prise en charge psychothérapeutique avec apprentissage de méthodes psychocorporelles (relaxation, hypnose, sophrologie…) est recommandée pour améliorer non seulement la gestion des crises mais aussi le pronostic à moyen et long terme. Dans le cas de céphalées chroniques : la prise en charge doit être globale, selon le modèle biopsychosocial ; les traitements de fond médicamenteux seront réservés aux échecs de prise en charge psychothérapeutique et psychocorporelle (2).
[4] https://www.sparadrap.org/boutique/produit/guide-jai-mal-la-tete-cest-peut-etre-une-migraine [5] https://www.sparadrap.org/boutique/produit/guide-jai-trop-mal-la-tete Mots-clés : migraine / enfant / céphalée / Journée de l'A-CNRD / CNRD / Bibliographie_Migraine |